Menu
sexo

Sexothérapie et Sexologie. EMDR, IMO, Hypnose Thérapeutique et Thérapies Orientées Solution

Le sexe des garçons.



Par Catherine LEBOULLENGER.


Le sexe des garçons.
Dans une séance d’éducation à la sexualité, est-il plus facile de parler du sexe des filles que du sexe des garçons ? Les intervenants, en grande majorité, se sentent plus à l’aise pour évoquer le sexe des filles et ce fait peut se comprendre puisqu’il s’agit le plus souvent de femmes qui animent ces séances. Faut-il pour autant négliger le sexe des garçons ?

Ce que nous craignons, ce sont les questions dites « difficiles », jugées provocatrices car les sexistes ou homophobes. Le sont-elles vraiment ? J’en donne ci-après un petit panel :

- Est-ce qu’on a le droit de faire mal à une fille en faisant l’amour ?
- Comment ça se fait que notre pénis se met en érection dès que nous voyons une femme ?
- Est-ce qu’on est normal si le pénis en érection ne mesure pas 25 cm ?
- Est-ce qu’il y a des hommes qui n’ont pas d’érection ?
- Comment font deux hommes ensemble ?
- Il faut enfermer les homosexuels, ceux qui font du mal aux enfants.
- Qu’est-ce qu’une fellation ?
- Est-ce qu’on peut éjaculer entre les seins des filles ?
- Quand les filles n’ont plus d’hymen ont-elles toujours du plaisir ?
- Pourquoi les filles disent non, dans les films, elles disent oui ?
- Pourquoi les filles se maquillent, c’est pour draguer ?
- Qui a le plus de plaisir, les filles ou les garçons ?
- Peut-on se masturber sans danger ?
- Si une fille dit non au dernier moment, on peut la forcer ?
- Pourquoi on est tous obsédés ?
- Et vous Madame, combien de fois par semaine ?

Je rassure tout de suite, à la dernière question, il ne faut pas répondre mais ne pas l’éluder non plus, en rappelant les règles de l’intervention « on ne parle pas de ses pratiques sexuelles personnelles qui relèvent de l’intimité de chacun ». Nous rappelons que les cas particuliers sont traités en d’autres lieux par des professionnels de la santé.

A travers ces questions, nous retrouvons différents champs de la sexualité humaine, biologique, psychologique et sociale. Cependant, les garçons adolescents considèrent leur sexe davantage « comme un outil de plaisir et de communication » que comme un « outil de reproduction ». Il convient donc de les rassurer d’abord sur leur sexe biologique et personne dans ce cas ne peut faire l’économie de planche anatomique. Il s’agit là de faire la part belle à la normalité et de séparer la réalité physique de l’autre réalité fantasmatique. Les garçons connaissent tous (les filles aussi) le joli nom des testicules « bijoux de famille ».

Quand on leur demande « pourquoi ce nom ? », ils ne savent que dire « parce que c’est précieux ». Et c’est à l’intervenant de rebondir « parce que c’est là que naissent les spermatozoïdes appelés, en rencontrant l’ovule, à fabriquer un embryon ». Evidemment, aucun film pornographique ne leur apporte cette réponse ; de ce fait, ils le savent sans le savoir. Des éléments leur sont donnés ensuite sur la taille du pénis à l’état flaccide et en érection, cette érection qui les inquiète surtout lorsqu’elle est réflexe et non, ils ne sont pas obsédés. Certains risquent « c’est pour ça que des fois, on refuse d’aller au tableau ».

Le sujet de l’homosexualité dont ils ont si peur, surtout lorsqu’ils imaginent un sujet passif, donne l’occasion de distinguer orientation sexuelle (genre envers lequel est ressenti de l’amour et du désir) et identité de genre (qui consiste à revendiquer une position de gay ou de lesbienne). Il convient ici de rassurer en affirmant que l’identité est un processus, une construction identitaire et pas seulement un état biologique.

Et en parallèle, leur faire comprendre que rien n’est irrémédiable à l’adolescence et que les amitiés fortes entre même sexe fait partie de leur développement. Enfin, tordre le cou à la représentation qu’un homosexuel est un pédophile, leur évoquer la garde du roi de Sparte, les Trois Cents de Léonidas, tous morts en héros au détroit des Thermopyles.

Lire la suite

Dossier : “La prostitution“
“Prostitution intra-familiale. Famille banale ou banale maltraitance ? Anne-Catherine PERNOT-MASSON
Que nous raconte la prostitution sur le sexe et l'amour ? La prostitution comme excitant imaginaire. Patrick WIRTZ
Quand l'argent brûle les doigts... Et que le corps monnayé devient un "plus". Elsa FAYNER
Qu'est- ce que vend le ou la prostitué(e) ? Prostitution et dignité. Robert NEUBURGER
Du réfrigérateur à la cocotte... Ou quel singulier visage de la prostitution. Géraldine FRANZETTI
Comportements sexuels des prostituées : pratiques, prévention et soins. Que nous dit actuellement le regard de "ESPACE P belge" ? Cécile CHERONT
Du plus "petit" au plus "grand": sublimation d’infirmité par le nu. Clothilde LALANNE
Prostituées et courtisanes dans la Venise de la Renaissance. Des canaux aux tableaux. Dimitri STAUSS
Autres sujets :
Santé sexuelle et prévention. Les consultations d’écoute et sexualité, les dimensions de la séropositivité au VIH. Thierry TROUSSIER et Catherine TOURETTE-TURGIS
L’ocytocine, hormone de l’attachement ? Des idées reçues sur la sexualité sous couvert de science. David SIMARD
Du soma au psyché, approche du vaginisme par une kinésithérapeute. Alice GOSCHIN
Rubriques :
SEXOMEDIAS : de l’art ou du cochon ? Dominique DERAITA
EDUCATION SEXUELLE : Madame, comment on sait qu’on est amoureux ? Catherine LEBOULLENGER
HISTOIRE DE LA SEXUALITE : Jansénisme et sexualité. Pierre André BIZIEN :
ART LITTERATURE : Quand le diable s’invite dans l’art lyrique… Michel FEBVRE :
UNESCO : chaire de santé sexuelle et droits humains. Thierry TROUSSIER et Alain GIAMI
CINEMA : La perversité dans les films de François Ozon. Jean Gérald VEYRAT

Hannah TEBOUL
Sexothérapie, Praticienne en Hypnose Thérapeutique, Thérapeute EMDR IMO à Paris, Assistante de... En savoir plus sur cet auteur
Rédigé le Samedi 16 Décembre 2023 à 21:30 | Lu 268 fois

Nouveau commentaire :

Revue Sexualités Humaines | Parole de Sexothérapeute | Cabinets de Consultation